Nouveauté : Livre Oltingue en Alsace / Im Elsass
Le livre sera disponible dès le 15 décembre 2021 au prix de 28€.
Éditeur: Musée paysan, représenté par le président Théophile Tschamber.
Auteur: Andres Furger, Archéologue et Historien, habite Oltingue depuis plus de 10 ans.
En résumé...
Situé sur les rives de la jeune Ill, le village est au cœur du bassin d’Oltingue. Son ban inclut les contreforts contigus du Jura, dont le « Berg » en longueur et le « Mückerot » un peu moins élevé. À ses pieds, on voit la vieille église emblématique d’Oltingue, Saint-Martin des Champs. L’édifice précédant, datant du Haut Moyen Âge se trouvait près d’un ancien domaine romain. C’est pour ainsi dire la part romane d’Oltingue. De fait, le village autour de l’ancien passage de l’Ill (rue verte) est plutôt d’origine germanique.
Au Moyen Âge, le site au bord de l’Ill devint un village de belle taille au sein du Comté de Ferrette et appartint longtemps à l’empire romain-germanique – et à l’évêché de Bâle du point de vue ecclésial. En 1648 Oltingue, comme toute l’Alsace, devint français. C’est à cette époque que furent construites les grandes maisons de pierre dont il en reste encore. Groupées, elles constituaient le cœur du village, dans la partie basse de la rue principale actuelle. Situé sur l’axe est-ouest de Bâle à Porrentruy, Oltingue avait une station de péage. Deux moulins et une grande scierie alimentés par l’Ill furent érigés au plus tard vers 1600. À côté de l’agriculture, la sylviculture était une source de revenu majeure pour le bourg. Avec ses nombreuses vignes sur le versant sud du « Berg », Oltingue a aussi été longtemps le plus grand producteur de vin de la région.
Vers 1800, la population d’Oltingue augmenta fortement, entraînant d’une part la construction d’une nouvelle église, d’un presbytère et d’une mairie dans le village et d’autre part, l’installation d’une canalisation ingénieuse dans la rue principale. Les nouvelles maisons étaient désormais plus petites et à colombages et les anciennes, de pierre, étaient adaptées pour héberger plus de monde. D’héritage en héritage, les parcelles du ban communal se multiplièrent et se firent plus petites, réduisant l’assise économique des exploitations agricoles.
Quand Oltingue tomba (avec l’Alsace) dans l’escarcelle des Allemands en 1871, le village florissant fut encore modernisé, notamment avec un nouveau système d’alimentation en eau. Oltingue perdit de nombreux jeunes gens lors de la Première Guerre mondiale – le témoignage d’un protagoniste en décrit l’horreur. Si, pour ce conflit, le ban communal avait été coupé par un grillage électrifié, la situation fut encore pire à la fin des années 1930 avec l’installation de la ligne Maginot au cœur du village. Elle entraîna l’évacuation de la population pour un an (1939/40). AAprès son retour, Oltingue était de nouveau sous l’emprise allemande. Ceci entraina l’incorporation de force dans l’armée allemande des jeunes. Un certain nombre d’entre eux s’y sont soustraits en se réfugiant en Suisse. En représailles leurs familles ont été déportées en Allemagne en février 1943. Après la libération en 1945, il fallait reconstruire les ponts (dynamités en 1940) et certaines maisons. Le développement s’accéléra à partir des années 1960. L’agriculture, qui avait défini le village et ses habitants des siècles durant, s’estompa petit à petit. Oltingue devint toujours plus un lieu résidentiel pour personnes travaillant ailleurs. La rue principale fut abandonnée au trafic de transit, les auberges traditionnelles et les hôtels fermèrent leurs portes. Néanmoins, le village a su conserver son caractère et a donc un beau potentiel d’avenir. Au-delà de l’église Saint-Martin des Champs, ses principales curiosités sont le Musée paysan et la chapelle Saint-Brice, un ancien ermitage dans une clairière vers Liebenswiller.
Les addenda éclairent plus avant certains des thèmes abordés, comme la libération du village par les troupes françaises en novembre 1944, restituée ici pour la première fois grâce à des recherches poussées.